L'inégalable Qualité du Wax hollandais
- art'mazonie guyane carbet
- 1 janv.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 févr.
Le tissu wax est souvent associé à l'Afrique de l'Ouest. Le wax a en réalité des origines qui remontent à l'Indonésie en passant par les Pays-Bas. Ce textile coloré et vibrant a une histoire intéressante qui traverse plusieurs siècles, continents et cultures.
Le Wax: Une inspiration Coloniale
L'histoire du wax est profondément liée à celle des Indes orientales, colonies néerlandaises à partir de 1800 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Les Pays-bas y ont découvert le batik : méthode de teinture traditionnelle indonésienne. Le batik est le procédé où les motifs sont dessinés sur du tissu à l'aide de cire chaude, puis teints. Les parties recouvertes de cire résistent à la teinture, créant ainsi des motifs complexes une fois la cire retirée. Ce savoir-faire artisanal est transmis de génération en génération depuis le XIè siècle au moins et est profondément ancré dans la culture indonésienne.

Une expansion Coloniale
Pour contrer les velléités d’indépendance de l’Indonésie contre l’oppresseur néerlandais au début du XIXè siècle, les néerlandais ont recruté des soldats ghanéens pour y mater les rébellions. Le Ghana, à cette époque appelé Côte de l’Or, était aussi une colonie néerlandaise. Les soldats ghanéens sont revenus au pays avec ces tissus indonésiens. Les Hollandais s’apercevant de l’engouement des ghanéens pour ces tissus, ont décidé de créer leurs usines en Europe pour reproduire le batik.
Le développement de l'Industrie du wax hollandais
Les Pays-Bas ont donc entrepris de transformer cette technique artisanale en un processus industriel. Bien que les débuts aient été difficiles, notamment en raison des défis techniques liés à la reproduction des motifs complexes, les usines néerlandaises ont progressivement perfectionné leurs procédés, comme l'usine Vlissingen & Co. Grâce à une combinaison de savoir-faire technique et d'innovation, les Pays-Bas ont réussi à produire ce qui est dorénavant connu sous le nom de « wax hollandais » à grande échelle et qui est rapidement devenu un produit unique et prisé. Vlissingen & Co s'est développée au point de devenir un grand groupe sous le nom Vlisco.

Un quasi-monopole des Pays-Bas
Bien que l'objectif initial était de vendre ces tissus en Indonésie, c'est en Afrique de l'Ouest que le wax a véritablement trouvé son marché. Les commerçants africains ont adopté ces étoffes colorées, qui sont devenues un élément clé de la mode et de l'identité culturelle dans cette région. (À ce sujet, voir le magnifique reportage « Bénin, le marché aux pagnes »*.)
Quelques fabricants africains comme Uniwax produisent leur propre wax appelé « wax Côte d’Ivoire » d’une très bonne qualité, mais pour le marché local/régional en priorité.
Face aux difficultés de la concurrence chinoise, Uniwax a fini par être racheté par le Groupe Vlisco. Les Pays-Bas se sont réellement imposés comme les leaders mondiaux.
La Concurrence des Impressions Chinoises
Le succès du wax hollandais n'est pas sans défis. En effet son prix est extraordinairement élevé pour un africain, un pagne pouvant coûter jusqu’à l’équivalent d’un revenu minimum. En conséquence ces dernières années les industries textiles chinoises ont commencé à inonder le marché, produisant des textiles similaires à moindre coût, mais d'une qualité moindre.
Bien que ces alternatives soient plus économiques, elles ne parviennent pas à égaler la qualité et l'authenticité du wax hollandais. En tant que couturière pour ma boutique de vêtements, je choisis donc d'acheter mon tissu wax directement aux Pays-Bas pour garantir à mes clients l'authenticité et la qualité que seul le wax hollandais peut offrir.

Au coeur du tentaculaire marché Dantokpa à Cotonou, capitale économique du Bénin, se niche une étonnante halle aux tissus. On y trouve une multitude de pagnes aux motifs chamarrés, dont des wax en coton de grande valeur vendus par des femmes puissantes.
Ces marchandes aguerries sont les héritières des "Nana Benz" : des prodiges du commerce qui ont amassé dans les années 1970 des fortunes considérables, et dont le succès a révolutionné l'image de la femme africaine. Mais à Dantokpa, l'âge d'or est terminé : fragilisé par les difficultés économiques et la rude concurrence des contrefaçons chinoises, le marché vacille. Marthe et ses consœurs se battent pourtant pour faire vivre l'héritage de ces tissus devenus des emblèmes des cultures ouest-africaines. Aux côtés de Guy Kokou Missodey, professeur de lettres et spécialiste de l’usage du pagne, elles décryptent l'histoire complexe du wax – intimement liée à celle... des Pays-Bas – et les messages cachés dans certains de leurs motifs. » Disponible sur Arte jusqu’au 18/01/2025, à retrouver aussi sur youtube.
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